Languide Ndikumasabo est mère de quatre beaux enfants. Elle vit à Muhanga, un des districts de la province du sud du Rwanda. Avec le Forum pour la Mémoire Vigilante, nous avons eu l’occasion de lui parler et de lui demander comment elle mène sa vie de réfugiée au Rwanda et comment elle y était arrivée.

L’originalité de l’article est publié par la Coalition internationale des sites de conscience (ICSC ou « la Coalition ») 

« Le jour où j’ai décidé de fuir le Burundi en 2015, j’ai regardé dans toutes les pièces de ma maison. J’étais confuse car je ne savais pas quoi emporter avec moi », déclare la réfugiée Languide Ndikumasabo

La mère de quatre beaux enfants d’ajouter : « Le chemin de l’exil étant très long, je n’ai pas pu fuir en voiture de peur d’être arrêtée en cours de route. Quand j’ai regardé les beaux objets de cuisine que j’avais, quand j’ai regardé les beaux vêtements, les appareils électroménagers de la maison, j’ai eu envie de les emmener tous vers ma destination inconnue ! ».

« Mais comment dois-je les porter ? J’ai alors décidé de tout laisser derrière moi, sauf une chose ! », n’arrive pas à oublier cette discussion en elle.

L’histoire de Languide est partagée entre des milliers de centaines de Burundais, réfugiés.

« Le matin de mon départ pour l’exil, j’ai réveillé mes enfants très tôt et nous nous sommes préparés à partir », laisse savoir la femme.

Les questions de ses enfants étaient très embarrassantes…

« Les petits enfants m’ont demandé où nous allions, mais je leur ai dit que nous n’allions pas loin et que nous reviendrions très bientôt », raconte Languide.

Elle a tout laissé derrière elle, sauf une seule chose importante pour elle. « Mon diplôme ! ».

« En effet, j’avais travaillé dans un laboratoire pendant quinze ans. Je me suis dit qu’une fois arrivée en terre d’exil, je pourrais utiliser mon diplôme de technicienne de laboratoire », espère-t-elle.

Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu.

« J’ai cherché partout où je pouvais utiliser mon diplôme mais en vain. A chaque fois, on m’a dit que mon diplôme devait avoir son équivalence dans le pays d’accueil pour que je puisse travailler comme technicienne de laboratoire. Jusqu’à présent je n’ai pas encore reçu cette équivalence après 7 ans d’exil », témoigne-t-elle.

Dilemme…

« J’ai alors décidé de changer d’avis et de chercher quelque chose à faire pour pouvoir nourrir ma famille. J’ai commencé à acheter et à vendre des fruits. Je pars très tôt le matin dans les collines pour acheter les fruits que je revends ensuite au marché de la ville. J’explique d’abord à mes clients les avantages de prendre des fruits et je me rends compte qu’ils aiment acheter mes fruits », insiste-t-elle.

Elle affirme que depuis qu’elle a commencé à vendre ces fruits, elle reçoit de petits bénéfices qui l’aident à répondre à certains besoins de sa famille.

« En attendant, mes enfants ont encore des fruits à manger et ils sont en bonne santé. Je garde espoir de retourner un jour dans mon pays natal et de pouvoir encore utiliser mon diplôme ! », indique Languide Ndikumasabo.

Elle a recommandé et demandé aux autres réfugiés comme elle de ne pas se croiser les bras et de ne pas sous-estimer le travail tant qu’il peut générer des profits pour subvenir aux besoins des membres de la famille.

Selon les chiffres du HCR, le Rwanda accueille encore plus de 50 000 réfugiés burundais.

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