En avril 2020, le secrétaire général des Nations Unies a appelé à un “cessez-le-feu” quant à la violence domestique à la lumière d’une effroyable poussée mondiale qui s’est produite alors que les couples sont confinés à leur domicile lors de la pandémie du Covid-19.
Fin Avril dernier, le ministère Ougandais du Genre, du Travail et du Développement social a lancé un avertissement sévère aux auteurs de violences domestiques contre les femmes et les enfants pendant la période Covid-19. Frank Tumwebaze, ministre du Genre, du Travail et du Développement social, a déclaré qu’il y avait eu une augmentation de la violence basée sur le genre (VBG) alors que le pays est sous contrôle pour empêcher la propagation de Covid-19.
“Entre le 30 mars et le 28 avril, plus de 3200 cas de VBG ont été signalés à la police. Cela s’ajoute aux 283 cas de violence contre les enfants”, a-t-il dit.
Ce Jeudi, deux organisations de la société civile, le Mécanisme pour l’Initiative de la Recherche de la Paix et le Développement (MI-RPD), et le Réseau d’action international sur les armes légères se sont mises ensemble pour une campagne de prévention et d’élimination de la violence domestique pendant et après la pandémie dans la région de l’Afrique des grands lacs.
Ces organisations précisent dans leur communiqué que cette campagne va s’étendre sur le Burundi, le Rwanda, la RDC, l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie.
Raison pour laquelle, les organisateurs de la campagne estiment qu’il est nécessaire de lancer un appel aux personnes vivant dans la région des Grands Lacs, la Corne de l’Afrique et les pays limitrophes de faire un effort afin que leurs ménages soient en sureté et exemptés de violence.
D’après ces ONGs, personne ne devrait maltraiter ou menacer son partenaire ou ses enfants en raison du stress, de l’insécurité économique ou d’autres problèmes que le COVID-19 pourrait entraîner. Cette période difficile appelle plutôt les membres du ménage à communiquer les uns avec les autres et se comporter de manière non violente et non menaçante, selon ces organisations.
Plusieurs cas de violences domestiques avec des armes légères s’observent dans ces pays couverts par la campagne de quatre jours débutée ce jeudi.
“Dans notre région, la prolifération des armes continue. La violence armée met un terme aux vies humaines, fait que la violence contre les femmes soit plus meurtrière, fait de nombreuses victimes et peut conduire les ménages à sombrer dans l’extrême pauvreté. Nous ne devons pas accepter cela comme notre réalité permanente et surtout à cause du Covid-19”, a souligné Mr Jean Claude Sinzinkayo, Directeur exécutif du MI-RPD, basé à Kampala.
D’après plusieurs analyses, les hommes sont beaucoup plus susceptibles que les femmes de posséder et d’utiliser des armes à feu mais ce sont les femmes et les enfants qui sont plus susceptibles de mourir de la violence armée dans leurs maisons.
Les deux organisations appellent particulièrement les hommes à s’engager à faire de leurs foyers des lieux de paix et de sécurité pendant la pandémie du Covid-19 et après.
Plusieurs recommandations sont émises.
“Nous exhortons les gens à “retirer tous les fusils et autres armes de la maison, éviter la consommation d’alcool et de drogues, qui peuvent altérer l’humeur et les comportements, discuter avec votre partenaire et d’autres membres de la famille afin de rendre votre foyer un endroit sûr et paisible, porter un masque, respecter les directives de distanciation physique et utiliser les périodes de confinement pour apprendre une nouvelle compétence ou améliorer de plus vos compétences et vos connaissances pour la consolidation de votre foyer et de votre communauté”, lit-on dans le communiqué rendu public.
La campagne a été lancée à Kampala en Ouganda et plusieurs dépliants seront distribués. Des séances de débats sont aussi prévues là où c’est encore possible. Les réseaux sociaux et médias seront aussi privilégié dans les pays qui connaissent encore des mesures de confinement contre la pandémie du Covid-19.