Que ce soit au camp de Nduta, Mtendeli ou Nyarugusu, ces burundais estiment que la source d’insécurité grandissante dans ces camps est liée du fait qu’ils sont installés non loin de la frontière burundo-tanzaniènne.
La Tanzanie héberge un peu plus de 189 mille réfugiés burundais. Ils sont installés dans trois camps de Nduta, Nyarugusu et Mtendeli. Le plus éloignés de ces camps est érigés à une distance pouvant faire 3h de temps depuis la frontière du pays qu’ils ont fui.
Cette distance inquiète ces burundais. “Imaginez quelqu’un qui vient du Burundi sur une motocycliste, il arrive chez nous à moins de 4 de temps. Il peut venir commettre un crime et retourner chez lui sans problème et sans s’inquiéter. C’est pourquoi ici nous retrouvons beaucoup de non réfugiés dans ce camp. Ils sont sur une mission de nous déstabiliser” racontent des burundais du camp de Nduta.
A Nyarugusu, c’est aussi plus qu’inquiétant. Les réfugiés congolais accusent les burundais avec qui ils partagent le camp d’héberger des malfaiteurs.
“Nos frères congolais nous accusent d’héberger des hommes armés qui commettent le plus souvent des vols à main armée. Et ces vrais car ces hommes qui nous déstabilisent le plus souvent parlent le Kirundi, ils sont peut être nos compatriotes. Mais ils traversent la frontière en bonne et due forme avec la complicité des tanzaniens pour des raisons que nous ignorons” regrettent les réfugiés burundais de ce camp.
“Ces gens ne menacent pas seulement la sécurité des congolais mais plus encore ils nous inquiètent nous autres. Ils ont la mission de nous poursuivre jusque même dans la terre d’exil” ajoutent-ils.
Ils demandent qu’ils soient délocalisés.
“Nous demandons au HCR, à l’ONU, à la Tanzanie et aux défenseurs des droits humains de plaider pour nous pour que nous soyons mis dans un lieu sûr, loin de la frontière avec notre pays d’origine. Comme c’était le cas pour les réfugiés de 1972 dans les camps de Mtabila qui était situé plus au centre de la Tanzanie” insistent-ils.
Chaque semaine, au moins une attaque armée est rapportée dans l’une de ces camps. Fin Mai dernier, la police de la région de Kigoma, frontalière avec la province Makamba coté Burundi, a indiqué avoir tué trois hommes armés qui étaient sur le point de s’enfuir vers le Burundi à la frontière. L’administration de Kigoma a souligné que une autre groupe d’une dizaine de personnes a réussi à franchir la frontière burundaise.