Deux années sont maintenant écoulées depuis qu’en 2017, l’Union africaine a lancé le mois de l’amnistie pour permettre aux différents gouvernements de réduire le nombre d’armes légères illicites non contrôlées circulant au sein de la population civile sur le continent.
Par cette disposition, les groupes armés et les individus en possession de ces armes sont encouragés à remettre volontairement leurs armes sans craindre d’être arrêtés ou poursuivis en justice au cours du mois de septembre.
D’après l’UA, cette initiative de “réduire la violence liée aux armes à feu” est un pas en avant pour mettre fin aux conflits sur le continent africain et inaugurer une nouvelle ère de paix et de développement.
Bien que deux années se soient écoulées après la prise de décision de l’amnistie, la société civile contre la prolifération des armes constate que les résultats ne sont toujours pas satisfaisants.
Le Mécanisme pour l’Initiative de la Recherche de la Paix et le Développement, MI-RPD, souligne que la prolifération des vols à main armée, des meurtres, des viols et des naissances des groupes armés sont toujours monnaie courante, surtout dans la région de l’Afrique des grands lacs.
“Cela est principalement dû au manque de volonté politique des dirigeants et des gouvernements qui devraient établir des plans et des budgets clairs qui pourraient permettre la mise en œuvre de la disposition d’amnistie de l’UA. Raison pour laquelle les bénéficiaires de l’amnistie n’ont pas obtenu les informations nécessaires pour pouvoir répondre à l’appel” a déclaré Mr Jean Claude Sinzinkayo, représentant légal de cette organisation basée à Kampala en Ouganda, au début de ce mois d’amnistie.
Le MI-RPD appelle les organisations de la société civile, les confessions religieuses, la presse et même les politiciens d’ apporter leur contribution en ce combat.
Selon le MI-RPD , “les conflits tribaux, religieux et autres, ainsi que l’intolérance politique, en particulier en période électorale, sont parmi les facteurs qui poussent certaines personnes à garder l’esprit de recourir aux armes pour se protéger”.
MI-RPD soucieux de la situation des réfugiés burundais en Tanzanie
Cette Ong sous-régionale se dit préoccupée par la situation des réfugiés Burundais surtout en Tanzanie.
“Ce rapatriement devrait se faire de façon à ce qu’il n’y ait aucune victime des armes légères et de petits calibres et les règles élémentaires des droits de l’homme doivent scrupuleusement être respectés” a indiqué Mr Jean Claude Sinzinkayo.
Et d’ajouter que “les gouvernements du Burundi et de la Tanzanie ainsi que l’ONU, l’UA et le HCR devraient veiller à ce que leur retour soit volontaire conformément aux conventions internationales. S’il se remarque que la Tanzanie n’est plus à mesure de les héberger, que l’UA pourrait prendre la question en main et leur trouver un autre pays d’asile”.
C’est après que le Burundi et la Tanzanie aient résolu de rapatrier, de gré ou de force, plus de 180.000 burundais qui y sont installés
L’accord entre Kigali et Kampala, un bon exemple
La société civile contre les armes légères et de petits calibres se dit satisfaite d’un mémorandum d’accord entre l’Ouganda et le Rwanda signé le 21 Août 2019 en Angola pour normaliser la situation sécuritaire sur les frontières.
“Nous l’avions d’ailleurs recommandé dans notre déclaration du 2 Juin 2019. Nous demandons que ceux qui ont contribué à la réalisation du mémorandum puissent également aider afin qu’il y ait un accord similaire entre le Burundi et le Rwanda. Cela aiderait à arrêter la formation des groupes armés et à désarmer les individus en détention des armes illicites dans cette région” souligne cette déclaration sortie au début de ce mois d’amnistie.
Par ailleurs, un consortium a été mis en place par plusieurs organisations pour soutenir les gouvernements dans le cadre de cette amnistie. Il comprend le MI-RPD (Mécanisme pour l’Initiative de la Recherche de la Paix et le Développement), une organisation de la société civile non étatique et des experts œuvrant dans la région des Grands Lacs, la Corne de l’Afrique et les pays voisins, le BUANSA, SaferRwandaA, TANANSA, SRIC et VISION GRAM.
Elles auront à participe activement à la sensibilisation durant ce mois d’amnistie.
“Nous demandons aux gouvernements de mettre en place des lignes téléphoniques gratuites afin de faciliter la tâche de ceux qui souhaitent se débarrasser de leurs armes. Nous demandons à l’UA et à l’ONU de fournir aux différents gouvernements des outils utiles qui faciliteront la mise en œuvre de cette disposition pour de meilleurs résultats” lit-on dans leur déclaration conjointe.