L’AC-Génocide Cirimoso  s’est jointe à d’autres burundais pour marquer la 26è commémoration des massacres d’élèves survenus au Lycée Kibimba à Gitega, après l’assassinant du président Melchior Ndadaye en 1993.

Le thème retenu pour cette année est “Sans justice impartiale, peut-il y avoir une réconciliation véritable et durable avec les Ayants Droits des victimes et les survivants du génocide perpétré contre les Tutsi au Burundi à partir du 21/10/1993?”

L’AC-Génocide Cirimoso parle de “Génocide des Tutsi”. Cependant, le Conseil de Sécurié des Nations Unies n’a pas encore accepté  et reconnu cette terminologie pour le Burundi.

Cependant, dans son rapport n° S/1996/682, paragraphe 483 , la Commission de l’ONU estime que « les éléments de preuve dont elle dispose suffisent à établir que des actes de génocide ont été perpétrés au Burundi contre la minorité Tutsie le 21 octobre 1993 et les jours suivants à l’instigation et avec la participation de certains militants et responsables Hutus du FRODEBU, y compris au niveau des communes ».

D’après l’AC Génocide Cirimoso, le devoir de Mémoire est sacré.

“Une façon de rappeler qu’on n’oubliera jamais les victimes de ce mal le plus absolu. C’est pourquoi d’ailleurs comme à l’accoutumée, l’Association de lutte contre le génocide AC-Génocide Cirimoso s’ associe aux familles des victimes du boucher de Kibimba pour aller se recueillir au Mémorial Kw’Ibubu, lieu où plus de 150 élèves Tutsi ont été assassinés, brûlés vifs le 21 octobre 1993” ont déclaré les leaders de cette Association.

La Justice doit être rendue

Dans un discours de circonstance au moment du recueillement, l’AC-Génocide a rappelé que la justice doit être faite pour les victimes des atrocités qui ont endeuillé le pays depuis 1993.

“Nous demandons encore une fois avec toutes nos énergies la justice sur le massacre de ces innocents et sur tous les crimes contre les burundais de toutes les ethnies » a insisté le président de l’AC-Génocide Professeur Lothaire Niyonkuru.

L’AC Génocide s’inscrit en faux contre ce qu’elle qualifie de “justice globalisante” et contre “une opinion manipulatrice” qui voudrait faire entendre que “les burundais se sont entretués” et qu’il faut “tourner la page sans la lire”.

Selon AC-Génocide,  “ces manoeuvres de globalisation de dire que les Hutu et les Tutsi se sont entretués ne sont que des raccourcis qui ne visent qu’à imposer une réconciliation forcée sans justice réparatrice”.

Et Professeur Lothaire Niyonkuru de dire que  “les massacres des élèves de Kibimba et tous les crimes qui ont suivi, sont des crimes qui relèvent de la compétence juridique internationale”.

“ Pour ce, nous demandons à la communauté internationale de se saisir pour rendre justice aux victimes désespérées et surtout qu’il ya un rapport  S/1996/682 de l’ONU qui a déjà mis les burundais sur les pistes de la vérité” a déclaré le Professeur Loterie Niyonkuru.

Pour Florence Rutamuceru, représentante des rescapés de Kibimba, “se recueillir devant la tombe de kibimba n’est pas une façon d’inciter les gens à la haine ni à la vengeance, mails plutôt un devoir de mémoire”.

Elle a emboîté le pas au président de l’AC-Génocide pour demander justice sur ce crime et les autres crimes qui ont suivi.

Le représentant des parents d’élèves tués au Lycée de Kibimba, a quand à lui demandé à la justice de ne pas faire une justice à un sens. 

“Au moment où le gouvernement arrête les présumés auteurs de l’assassinat du président Melchior Ndadaye , il devait chercher également les personnes impliquées du massacre ignoble à Kibimba et les crimes des autres burundais qui ont suivi l’assassinat du Président Ndadaye” a souligné Mr Suguru Simon.

Mr Suguru Simon a fustigé “le négationnisme de certains burundais” qui consiste à transformer “les victimes en bourreaux”.

Pour lui, c’est cynique de dire que “ces élèves Tutsi ont été tués par les militaires Tutsi qui les auraient confondus aux Hutu”. Il a fait savoir que “se moquer des victimes de cette façon ne fait qu’enfoncer le couteau dans la plaie des familles de ces victimes”.

Violations des droits des déplacés internes

L’AC-Génocide Cirimoso éprouve un sentiment d’amertume à l’égard des violations des droits des déplacés internes. 

“Ils subissent des agressions de plusieurs formes dans les camps de déplacés au lieu d’être assistés comme les autres burundais. Nous déplorons que les rescapés font souvent l’objet de fouilles et persécutions avec des arrestations et emprisonnements dont on ignore toujours les mobiles”  a indiqué le Président de l’AC Génocide Professeur Lothaire Niyonkuru.

L’AC-Génocide Cirimoso demande au contraire une prise en considération de ces rescapés, “sans secours”, dans tous les programmes de développement du pays.

D’autres associations des victimes des crimes dans d’autres lieux au Burundi comme ARGBU, AGR-Amira, ALM-Buta, l’Association des parents d’élèves tués au Lycée kibimba et les membres de CARAVI ont également rehaussé de leurs présence ces cérémonies et ont déposé les gerbes de fleurs au mausolée des victimes de Kw’Ibubu.

La semaine de commémoration a été clôturée par une messe en mémoire des victimes du “génocide des Tutsi” qui a été célébrée à l’église Saint Joseph de Ngagara à Bujumbura.

3 thoughts on “AC-Génocide Cirimoso pour une justice équitable au Burundi”

  1. Vu ce qui s’est passe au Burundi,au Rwanda, au Congo et ailleurs ,la question de génocide et surtout son éradication, doit être une affaire régionale. Nous devons nous lever et imposer « le plus jamais ça »

  2. De 1959 à ce jour, la folie génocidaire fait des ravages dans la sous-région, sous l’encadrement de certaines organisations racistes et génocidaires. Voici ce qu’en dit Jean Paul GOUTEUX « Ce modèle d’un génocide silencieux au Burundi occulté par la communauté internationale qui se focalisait sur la mort du président a été une incitation majeure pour réaliser le génocide de 1994 au Rwanda » (Jean Paul GOUTEUX, « Un génocide secret d’Etat, la France et le Rwanda 1990˗1997 » Editions Sociales, Mars 1998, page 121

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